Technologie "push-pull" : utiliser les plantes pour lutter contre les ravageurs et les mauvaises herbes
Avec son équipe du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE) au Kenya et ses collègues de Rothamsted Research au Royaume-Uni, le professeur Zeyaur Khan a découvert les relations chimiques et écologiques au cœur d’un système innovant : la technologie push-pull.
"I am happy that I have devoted my life to developing and adapting push-pull, and helping to bring food security to Africa. My aim is to reach at least 10 million people with the technology, while expanding the science behind push–pull to more cropping systems and different agroecosystems."
Plus de 96 000 agriculteurs du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie et de l’Éthiopie ont déjà adopté la technologie push-pull pour faire face aux mauvaises herbes striga et aux parasites stemborers, qui peuvent causer des pertes de rendement complètes, dont le coût est estimé à 14 milliards de dollars par an en Afrique subsaharienne, et qui affectent plus de 40 % de ses terres arables.
Le maïs, par exemple, est cultivé avec deux plantes compagnes, le desmodium et l’herbe de Napier, qui s’attaquent ensemble aux stemborers et au striga. Le desmodium, cultivé entre les rangs de maïs, agit comme une plante répulsive, éloignant les stemborers de la culture céréalière (la "poussée").
L’herbe de Napier, plantée en bordure de la parcelle, agit comme une plante-piège, attirant les stemborers (le "pull"). Autre avantage de cette technologie, les plantes compagnes fournissent un fourrage nutritif et de grande valeur pour les animaux, que les agriculteurs peuvent vendre ou donner aux animaux laitiers en stabulation. Cette approche permet aux agriculteurs d’accroître leur production alimentaire et d’augmenter leurs revenus sans avoir à acheter des pesticides et des engrais. Il s’agit d’un parfait exemple de système de production pratique, abordable et à faible niveau d’intrants, qui a un impact significatif sur les moyens de subsistance des agriculteurs africains les plus pauvres.
Le Dr Khan a mis en place un vaste réseau de partenaires pour assurer la diffusion et l’adoption durables de la technologie au sein des communautés pauvres. Il a également formé plus de 50 titulaires de doctorat et de maîtrise, pour la plupart des Africains.